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La diététique chinoise

Comment se fait-il que les chinois souffrent très rarement d’un surplus de poids. La plupart des régimes ont pour principal objectif la perte de poids.

En fait, il est beaucoup plus sage  de se nourrir sainement, et par le fait même atteindre un poids santé progressif et naturel.

La thérapie par la diététique chinoise s’adapte à l’âge, à la constitution, à l’état de santé et aux conditions de vie de chacun. Voici cinq éléments essentiels à la diététique chinoise :

  1. les différentes catégories d’aliments

  2. la température des aliments

  3. le goût

  4. la qualité de la nourriture

  5. les circonstances et l’heure des repas

 

En médecine traditionnelle chinoise, l’estomac et la rate sont les deux principaux organes de la digestion. L’estomac a pour fonction de faire mûrir les aliments et les boissons. Cette maturation constitue la première étape de l’assimilation du bol alimentaire. La nourriture se doit d’être digestible, à une température adéquate, à intervalles réguliers et dans les bonnes quantités. Ex : un aliment froid exerce une pression sur l’estomac, ce froid rafraîchit le corps et ralentit la digestion. Le fait de boire un verre d’eau glacé au repas occasionne un surcroît d’énergie pour réchauffer le contenu alimentaire et provoque une fatigue inutile de l’estomac et de la rate. La digestion peut être bloquée, ce qui risque de provoquer une rétention d’eau ou une obésité.

 

Une nourriture insuffisamment mâchée ou difficilement digestible représente également un fardeau pour l’estomac. Une fois que l’estomac a accompli sa fonction de maturation des aliments, la rate transforme et transporte les substances (sang, Qi, liquides organiques) aux cellules du corps. Un mauvais fonctionnement de la rate occasionne de la fatigue, des problèmes de concentration, de mémoire, une peau sèche et terne, des problèmes d’élimination et une déficience du tonus musculaire. Le bon fonctionnement des intestins permet au processus de réabsorption et de filtration des aliments pour ainsi diviser le pur de l’impur.

 

  1. Catégories d’aliments :

 

Les fruits et les légumes favorisent l’élimination alors que consommés cuits, ils sont plus reconstituants pour le corps, car plus facilement assimilables et moins exigeants pour l’estomac.

Une personne affaiblie et frileuse a donc intérêt à consommer des légumes cuits et aliments chauds, plutôt que crus.

Selon la médecine traditionnelle chinoise, voici la répartition des aliments : 10-15% viandes et produits laitiers, 20-30% fruits et légumes, 40-60% céréales et légumineuses. Les chinois considèrent le riz comme la céréale la plus nutritive. Celle-ci permet de dissiper l’humidité, traduit par une mauvaise circulation des liquides organiques du corps Ex : rétention d’eau, enflure, lourdeur des jambes, sensation de ballonnements, léthargie, tête dans le « brouillard », migraine.

 

2.  La température des aliments :

 

Les chinois classent les aliments en cinq catégories : chaud, tiède, neutre, frais, froid. Le terme de température fait référence à l’effet réchauffant ou refroidissant de l’aliment sur l’organisme, non pas à sa température au toucher. Ex :

  • aliments chauds : beurre d’arachides, chocolat, café, truite

  • aliments tièdes : ail, avoine, fromage, gingembre, poulet

  • aliments neutres : carotte, chou-fleur, eau très chaude, lait, miel, pain, saumon

  • aliments frais : amandes, asperge, orange, poisson, pomme, orge, riz sauvage, poire

  • aliments froids : banane, canard, moule, pamplemousse, thé vert, tofu, yogourt

 

Autre exemple : « J’ai un ami qui transpire de la tête s’il consomme de l’ail » Effet réchauffant ! Par temps froids d’hiver, il sera préférable de manger une soupe avec du gingembre (réchauffant) que de manger du yogourt (très refroidissant). De manière générale, il est préférable de consommer des aliments ni trop chauds, ni trop froids mais d’équilibrer les deux. Car manger trop souvent « chaud » favorise les problèmes liés à la chaleur ; maux de tête, rougeur des yeux, brûlements d’estomac, irritabilité, colérique. A l’inverse, manger trop souvent « froid » affecte la digestion et refroidit l’estomac : ballonnement, gaz intestinaux, rots, lourdeur, diarrhée, frilosité, léthargie.

 

3.  Le goût des aliments :

 

Il existe cinq principaux goûts associés à des organes :

  a) amer (cœur, intestin grêle) : bière, asperge, café, laitue

  b) doux (estomac, rate) : ananas, bœuf, épinards, poulet

  c) piquant (poumons, gros intestin) : ail, germe de blé, menthe, moutarde, piment, vin

  d) salé (reins-vessie) : algues, canard, homards, jambon, orge

  e) acide (foie et vésicule biliaire) : citron, fraise, fromage, olive, prune, raisins, tomate

 

D’une manière générale, il est conseillé de parvenir à un équilibre entre les différents goûts, sans privilégier un de façon excessive. Le fait d’être particulièrement attiré vers tel goût plutôt que tel autre peut indiquer un déséquilibre de l’organe qui lui est associé. Si une quantité réduite d’une certaine saveur peut renforcer le fonctionnement de cet organe, une quantité excessive a l’effet contraire et provoque un déséquilibre plus prononcé. Une rage de sucre suggère une faiblesse de la rate, un goût pour le salé vise les reins, tandis qu’une préférence pour l’amer peut signifier un blocage du foie.

 

4.  La qualité des aliments :

 

Il est important de rechercher des aliments frais que l’on consomme à la saison qui leur est naturelle et qui proviennent à proximité de chez soi. Il faut s’assurer d’une alimentation variée et exempte de produits chimiques ou raffinés.

 

5.  Les circonstances et l’heure des repas :

 

Le repas doit être un moment relaxant. Trop souvent, les gens mangent debout, en marchant, en faisant des courses, en travaillant, en lisant ou en regardant la télévision ou l’ordinateur.

Le fait de manger « sur le pouce » est une mauvaise habitude occidentale.

Elle provoque une tendance à trop manger et à rechercher des aliments stimulants pour compenser la perte d’énergie…et le cercle vicieux recommence !

 

Règles importantes à suivre :

 

  1. Se relaxer avant, pendant et après le repas au minimum 30 minutes.

  2. Eviter les circonstances qui provoquent une stimulation excessive (bruit, disputes)

  3. Accorder toute son attention à la nourriture ingérée. Dîner d’affaires, à éviter !

  4. Prendre le temps de s’asseoir ou reporter le repas à plus tard.

  5. Bien mastiquer rend les aliments fluides et plus faciles à être décomposés par la salive et les enzymes digestifs

  6. Éviter de trop boire pendant le repas, ceci a pour effet  de diluer l’acide et les sucs gastriques et de ralentir le processus digestif

  7. S’arrêter au trois-quarts rassasié. Sinon, on mange trop, on se sent lourd et ballonné. Cette situation provoque une sensation de fatigue après les repas et une envie irrésistible de dormir

  8. Il est conseillé de s’alimenter à des heures régulières

 

Un petit déjeuner copieux donne de l’énergie pour toute la matinée. S’abstenir de déjeuner provoque un épuisement et une chute en sucre sanguin. Ce passage à vide force les gens à se précipiter sur un gâteau ou un chocolat pour se procurer rapidement de l’énergie, le carburant manquant !

Un repas copieux tard en soirée occasionnera un appareil digestif en pleine activité à une période inhabituelle de la journée (nuit) : insomnie, réveils fréquents, brûlements d’estomac.

 

La meilleure méthode pour effectuer des changements durables consiste à les effectuer lentement et graduellement.

 

Bon appétit !

Lise Paquin, acupuncteure

 

 

 

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